Attaque surprise coalisée dans le secteur de Landshut
Le 10 novembre 1805, les premières brigades des nouvelles levées du Royaume de Bavière étaient rassemblées autour de la ville de Landshut.
L’Empereur par une journée brumeuse comme la région en compte souvent, s’était rendu en personne pour les passer en revue.
Pendant la revue, en entendit des « hourras » sinistres sortir de la brume, c’était un parti de cosaques qui s’était infiltré dans nos lignes et qui nous attaquait.
On aurait dit les cris d’une bête qu’on avait torturée pendant des années, un vétéran d’Égypte me confia « Que même les hurlements des Mamelouks ne sont pas aussi bestiaux … »
À son habitude l’Empereur pris des dispositions et des nuées d’aides de camps virevoltaient dans toute les directions.
On s’aperçu rapidement que les cosaques étaient accompagnés de quelques brigades d’infanterie et plus au sud une petite armée autrichienne s’avançait.
L’Empereur pris place face aux russes au nord, avec deux bataillons de sa Vieille Garde, épaulé par deux brigades bavaroise et une brigade de dragons.
Au sud, 3 brigades d’infanterie et une de hussard s’avançaient pour contrer les autrichiens.
Les russes ont d’emblée montré toute la perfidie que les anglais leur ont vendus en cachant un régiment de hulans au milieu d’une nuée de cosaques.
La brigade de jeunes bavarois située à droite de l’Empereur qui avançait le cœur léger et l’esprit vaillant a pris de plein fouet cette charge sournoise.
Les grenadiers de la Vielle Garde se sont immédiatement portés à leur secours, mais le mal était fait. Les feux roulants de nos grenadiers ne laisseront aucun cosaques rentrer chez eux vanter leur ignominie.
Sur la gauche le général de Wrede a contenu à lui seul trois brigades d’infanterie russes qui déferlaient depuis le nord.
Au sud nos hussards ont chargé une colonne de miliciens autrichiens qui a réussi à leur tenir tête. Il ne s’agit plus là de nos adversaires d’autrefois où la vue d’un bonnet d’ourson suffisait à les faire reculer.
Les autrichiens ont lancés sur le centre des brigades du sud une charge massive a été contenue par nos braves, la ligne a vacillée mais n’a pas rompue.
Nos hussards nous ont rapportés avoir identifié l’archiduc Charles au milieu de ses troupes, cela expliquerait la vigueur inhabituelle dont ont fait preuve les autrichiens.
Cette journée s’est terminée par des pertes assez légères dans les deux camps, l’attaque surprise des coalisés n’a pas ébranlée la détermination des bavarois à défendre leur terre.
Des renforts continuent d’affluer en nombre et on rapporte que le Wurtemberg pourrait prochainement prendre part au conflit aux cotés de l’Empire.
Le mystère sur la présence des russes plane encore, ils ont pris un soin méticuleux a achever eux-mêmes leurs blessés pour ne laisser aucun prisonnier derrière eux.
Schulmeister aurait été vu dans un bordel de Munich, nous espérons bientôt pouvoir l’interroger.
Joseph Laplume. Grand Journaliste au Moniteur