Plutusk – 26 décembre 1806
Historique
Le plan initial prévu par Napoléon pour la campagne d’hiver (décembre 1806 février 1807) devait commencer par un moovement de la gauche du dispositif français ayant comme pivot Varsovie Ainsi les corps de Ney, Soult et Bernadotte devaient se jeter sur le flanc droit des russes et mener l’action principale. Malheureusement les mouvements s’exécutent d’une manière contraire aux prévisions de l’Empereur : à droite Davout et Augereau prennent l’offensive et repoussent leurs adversaires. Soult manœuvre bien mais Bernadotte reste sur place et Ney se lance avec tout son corps d’armée à la poursuite des prussiens. Quant à Lannes, il marche à l’extrême droite sur Pultusk. Il s’ensuit que la droite avance et que la gauche demeure immobile. La manœuvre se trouve donc renversée mais les russes difficilement battus peuvent se retirer vers l’est. La neige puis le dégel transformant tout le pays en vaste terrain boueux, empêche la poursuite et décide l’Empereur à mettre l’armée en quartiers d’hiver. Comme nous l’avons vu, Lannes qui formait l’extrême droite s’était avancé sur Pultusk et le 26 au matin il arriva en vue de cette ville. Il y découvrit des forces bien supérieures mais Lannes n’était pas homme à renoncer. Il envoya un courrier à Davout dont la division Gudin n’était qu’à quelques milles de son corps et il rangea ses hommes en batailles pour affronter résolument l’ennemi.
Il plaça en première ligne et face à l’aile gauche russe la division Suchet ainsi que les dragons du Général Becker et la cavalerie légère du Général Treilhard. Au centre la division Gazan en réserve à la lisière de la forêt. Sa gauche était dégarnie mais il espérait l’arrivée sur ce point du Général Gudin (corps de Davout). Arrivée dont les russes, à juste titre, se méfièrent et laissèrent à leur droite une division entière pour contenir ce renfort.
Comme on le voit très bien, le projet de Lannes était d’attaquer par la droite car s’il parvenait à percer par la ville il faisait tomber d’un coup le dispositif russe. Lannes déboucha donc de la forêt avec la seule division Suchet formée en trois colonnes et flanquée à droite par la cavalerie légère et à gauche par les dragons. Malgré une pluie de mitraille et le sol détrempé et glissant ne permettant pas l’impétuosité de l’attaque, les colonnes françaises joignirent l’ennemi et le repoussèrent vers la Narew et Pultusk. La gauche russe allait être bousculée, quand Bennigsen envoya en toute hâte une partie de sa réserve qui prit de flanc la brigade Claparède. Lannes qui était au plus fort de la mêlée répondit à cette manœuvre par un mouvement de la brigade Vedel et prit lui-même en flanc la réserve russe. A gauche, la troisième colonne disputa les bouquets de bois aux¬quels s’appuyaient les russes. Après les avoir pris et repris plusieurs fois, les français s’en rendirent maîtres et soutinrent un combat acharné. Sur tous les points de l’attaque de Lannes. Les russes plièrent et furent réduits à une défense héroïque (adossés de plus en plus à Pultusk) pour ne pas être précipités dans la Narew.
Lannes voyant en face de la division Gazan restée en réserve deux divisons russes dont l’une à plein effectif, crut plus sage de ne pas engager cette division. Par son ordre, la division Gazan resta immobile mais par sa présence permit de contenir à distance les russes qui n’osèrent pas engager le combat et ne combattirent eux aussi qu’avec une partie de leur armée. La journée s’achevait quand la division Gudin arriva comme prévu sur la gauche française. Le Général Daultanne qui, ce jour-là commandait cette division, se forma en échelon et marcha résolument face à l’ennemi, en prévenant le Maréchal Lannes de son entrée en action. Son attaque obtint un effet décisif, et força les russes à se replier. Une dernière contre-attaque de Bennigsen qui essaya de s’infiltrer dans l’intervalle laissé entre la division Gudin et les colonnes d’attaque de Lannes, fût arrêtée. C’était en fait plus une diversion stratégique pour couvrir la retraite qu’une attaque sérieuse. La nuit la neige et la boue aidant, les russes se replièrent en bon ordre et ne furent pas suivis le lendemain.
On a souvent parlé de bulletins ‘menteurs’’ de l’Empire, mais il est quand même intéressant de signaler celui de Bennigsen qui ne fait pas de détail et reflète à merveille la démesure de certains généraux. Il écrivit à son souverain qu’il venait de remporter une victoire sur Napoléon, commandant trois corps d’armée, ceux de Davout, Lannes et Suchet ainsi que la cavalerie de Murat.
Plan de bataille
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Colline |  |
Forêt |
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Route |  |
Village |
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Ruisseau | ||
- Les dimensions de la table sont de L 220025mm/170015mm x l 160025mm/120015mm
- Les bois sont considérés comme abris légers.
- Le sol était boueux et il y avait des bourrasques de neige, en conséquence : le mouvement est réduit du quart pour l’infanterie et la cavalerie, de la moitié pour l’artillerie. Les tirs ont un malus de – 1 (infanterie et artillerie).
Ordre de Bataille
Français
Ordre de bataille français
- Maréchal Lannes – V° Corps de la grande armée – [Cdt 5 – Cha 4]
- 2 Aides de Camp – [Cdt 1 – Cha 1]
- 5° compagnie – 1° régiment d’artillerie à pied [8 fig de 8 livres] – O
- Général de Division Suchet – [Cdt 2 – Cha 2]
- Aide de Camp – [Cdt 1 – Cha 1]
- Général de brigade Claparède – [Cdt 2 – Cha 2]
- 17° régiment d’infanterie légère – [2bat de 9cie de 2 fig]
- Général de brigade Reille – [Cdt 2 – Cha 2]
- 34° régiment d’infanterie de ligne – [2bat de 9cie de 2 fig]
- 4° régiment d’infanterie de ligne – [2bat de 9cie de 2 fig]
- 88° régiment d’infanterie de ligne – [2bat de 9cie de 2 fig]
- Général de brigade Treilhard – Division de cavalerie – [Cdt 2 – Cha 2]
- 9° régiment de hussards– [4esc de 3 fig]
- 1° régiment de hussards– [4esc de 3 fig]
- 21° régiment de chasseur à cheval – [6esc de 3 fig]
- 4° compagnie – 6° régiment d’artillerie à cheval [6 fig de 6 livres] – O
- Général de Division Becker – [Cdt 2 – Cha 2]
- Aide de Camp – [Cdt 1 – Cha 1]
- 17° régiment de dragons – [4esc de 4 fig]
- 27° régiment de dragons – [4esc de 4 fig]
Caractéristiques des unités
| Carabinier | A | E | 6 | 6 | 2 | 6 | 80(40)/65(20) | 100(40)/75(30) | 110/80 | |
| Voltigeur | A | E | 6 | 5 | 2 | 6 | 80(40)/65(20) | 100(40)/75(30) | 110/80 | |
| Grenadier | A | E | 5 | 6 | 2 | 6 | 80(40)/65(20) | 100(40)/75(30) | – | |
| Léger | A | V | 5 | 4 | 2 | 5 | 70(30)/60(20) | 90(40)/70(30) | 100/75 | |
| Ligne | A | V | 4 | 4 | 2 | 5 | 70(30)/60(20) | 90(40)/70(30) | – | |
| Chasseur à cheval | A | R | 2 | 5 | 3 | 5 | 160(80)/125(60) | 180(90)/135(70) | 190/140 | |
| Hussard | A | V | 2 | 5 | 3 | 6 | 160(80)/125(60) | 180(90)/135(70) | 190/140 | |
| Dragon | A | R | 2 | 6 | 3 | 5 | 160(80)/125(60) | 180(90)/135(70) | 190/140 | |
| Artillerie à pied (O) – 8 livres | A | R | 3 | 3 | 3 | 5 | 100/75 | 1350/300/550 1050/230/420 |
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| Artillerie à cheval (O) – 6 livres | A | R | 3 | 4 | 3 | 7 | 150/115 | 1100/250/400 850/190/310 |
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Déploiement
Les français rentre au 1er tour :
- par le secteur A
- 1 à 2 régiments de ligne
- 17° et 27° régiments de dragons
- par le secteur B
- 1 à 2 régiments de ligne
- 5° compagnie fu 1° régiment d’artillerie à pied
- par le secteur C
- 17° régiment léger
- Général de brigade Treilhard
Russes
Ordre de bataille russe
- Général Bennigsen – [Cdt 4 – Cha 4]
- 2 Aides de Camp – [Cdt 1 – Cha 1]
- Artillerie de position colonel prince Gluchov – [Cdt 2 – Cha 2]
- Batterie d’artillerie de position [12 fig de 12 livres]
- Batterie d’artillerie de position [12 fig de 12 livres]
- Batterie d’artillerie légère [12 fig de 6 livres]
- 6° division : général-major Sedmoratzky – [Cdt 2 – Cha 2]
- Aide de Camp – [Cdt 1 – Cha 1]
- Brigade de cavalerie : général-major Lvov – [Cdt 2 – Cha 2]
- Régiment de dragons de Kiev – [5esc de 3 fig]
- Régiment de dragons de Courlande – [2esc de 3 fig]
- Régiment de hussards d’Alexandrie – [5esc de 3 fig]
- Régiment d’uhlans polonais – [4esc de 3 fig]
- Régiment de cosaques – [5esc de 2 fig]
- 2° brigade : général-major Bitov
- Régiment de mousquetaires Reval – [2bat de 4cie de 4 fig]
- Régiment de mousquetaires Volhynie – [2bat de 4cie de 4 fig]
- 3° brigade : général-major Bagavout
- Régiment de mousquetaires Reval – [1bat de 4cie de 4 fig]
- 4° régiment de Jager – [2bat de 4cie de 4 fig]
Caractéristiques des unités
| Mousquetaire | C | R | 3 | 4 | 1 | 5 | 50(30)/40(10) | 70(30)/50(20) | – | |
| Chasseur | C | R | 4 | 4 | 1 | 5 | 50(30)/40(10) | 70(30)/50(20) | 80/55 | |
| Dragon | A | R | 2 | 6 | 3 | 5 | 110(50)/130(60) | 90(35)/100(45) | – | |
| Hussard | A | R | 2 | 5 | 3 | 6 | 150(70)/120(60) | 170(80)/130(70) | 180/135 | |
| Uhlans polonais | A | R | – | 5 | 5 | 5 | 140(70)/120(60) | 160(80)/130(70) | 170/135 | |
| Cosaque | A | I | – | 5 | 3 | 5 | – | 180(90)/135(70) | 190/140 | |
| Batterie d’artillerie de position (O) – 12 livres | B | R | 2 | 5 | 3 | 5 | 60/45 | 1500/350/600 1150/270/460 |
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| Batterie d’artillerie légère (O) – 6 livres | B | R | 3 | 3 | 3 | 5 | 90/70 | 1200/250/400 900/190/310 |
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Déploiement et renforts
- Au premier tour, l’artillerie russe est attelée ou en batterie au choix du joueur.
- Pendant les quatre premiers tours, l’infanterie russe ne peut pas se déplacer plus à l’ouest que la position de départ de l’artillerie.
- Russes à partir du 4e tour quand le joueur le désire, le régiment de hussards d’Alexandrie par le bord est au nord de Pultusk.
Durée
La partie se joue en 24 tours.
Objectif
- Si toutes les unités de l’adversaire sont éliminées, c’est une grande victoire
- Si le français est maître d’une partie de Pultusk (toutes les habitations d’un côté ou de l’autre de la route) ainsi que des bois ou de Pultusk en entier sans le bois, c’est une victoire. S’il a repoussé les russes à l’est d’une ligne passant par le ruisseau, c’est une petite victoire.
- Si le russe a pris le plateau qui se trouve à l’ouest et contient les français au sud de la route et à l’ouest de la position de départ des dragons de Courlande et des uhlans polonais, c’est une victoire. S’il a repoussé les français à l’ouest de la position de départ des cosaques, c’est une petite victoire.
- Si les conditions citées plus haut ne sont pas remplies, les joueurs obtiennent un match nul.